COMPTE RENDU DE LA FORMATION
C’est déjà la fin de la semaine 7, formation commune. Quand je regarde derrière moi, je constate que j’ai fais du chemin et le groupe également. Humainement, je me sens plus riche, plus ouvert, plus serein sur l’avenir. L’expérience CIM m’a bousculé, fait avancer.
En effet, la première semaine, je n’étais pas vraiment à l’aise malgré l’accueil chaleureux de Yamina et de Sylvie Braun ; je ne connaissais encore personne, j’étais dans un lieu totalement nouveau et bien différent de l’image qu’on pourrait se faire d’un centre de formation.
Mais je savais que j’étais au bon endroit. A 33 ans, je sortais d’une formation d’une durée de trois ans. En besoin d’évolution, j’avais envie de me former à la musicothérapie. C’était le moment ; je n’avais pas envie d’attendre des années avant de me lancer. J’avais eu beaucoup d’expériences professionnelles différentes, un parcours en « S » où je me cherchais. Au CIM, je savais que je me rapprochais de ce que j’avais vraiment envie de faire : faire du bien en utilisant la musique. Du moins selon ma vision de l’époque, car aujourd’hui mon regard sur la musique est encore différent. Nous y reviendrons…
Comment suis-je arrivé au CIM ?
Dès que j’ai appris l’existence du métier de musicothérapeute grâce à l’intervention d’un musicothérapeute venu dans mon IFSI pour présenter son métier, et après avoir fait des expériences positives en utilisant la musique dans les domaines de la psychiatrie au cours de mes stages, j’ai fait mon enquête. Dans un stage de dernière année, je fais part de mon envie de devenir musicothérapeute, on me parle d’école sur METZ ; je cherche et je tombe sur le nom de François JACQUEMOT. Ce dernier n’est plus. On me parle d’un « grand Monsieur », que cette école a malheureusement fermé. En parallèle, je lis de superbes ouvrages sur la musicothérapie, dont celui de Giraud-Caladou, puis par hasard un de Edith LECOURT. Toutes les personnes précitées ont fait un passage par le CIM. Coïncidence ? J’explore le site internet ; on parle de dynamique de groupe, d’être et non d’avoir…cette formation me séduit bien plus que le fait d’aller me former à l’université. J’écoute mon instinct j’écris un courrier sincère au CIM ; quelques semaines après je suis convoqué et je suis admis après un entretien avec Sylvie Braun, Directrice du CIM. La chance me sourit-elle enfin ? Je ferais partie du groupe 74 !
Je suis dans un petit groupe composé de quatorze personnes au départ. L’endroit est accueillant, une salle de cours atypique avec des coussins, des petits transats, beaucoup d’instruments comme des Djembés, des congas, des vibraphones, des œufs, des kalimbas, un piano., une chaine Hi-fi, un sol doux. Je ne sais vraiment pas comment la formation allait se dérouler : est-ce que j’allais être à ma place?. Je suis dans l’inconnu, parti à la rencontre de moi même (à la rencontre de mon destin?). Le premier jour nous sommes accueillis par la Directrice du CIM, Sylvie BRAUN. Elle nous dit : «Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous». Je ne suis pas là par hasard, les autres non plus. Nous sommes le groupe 74. Sylvie BRAUN a posé le cadre, ambiance studieuse dès la première heure; je commence à me sentir bien.
Au fil des semaines, je me suis de plus en plus ouvert, étant de plus en plus à l’aise avec les membres du groupe. On me l’a d’ailleurs bien signifié pendant les dernières semaines : je me suis complètement ouvert depuis le début de la formation. Durant cette période, j’ai été amené à me mettre à découvert devant le groupe. Je ne crains pas d’être jugé, j’ai totalement confiance en chacun. Je pense que c’est nécessaire si je veux évoluer. Leur regard, leurs observations, leurs dires m’ont permis de réfléchir sur ce que je suis, j’ai pris acte de tout ce qui se passait et de tout ce qui était dit.
Pour être thérapeute, il fallait que j’aille à la rencontre de moi avant d’aller vers les autres. Encore aujourd’hui, je sais que le travail n’est pas terminé; je continue mon chemin. Pour avancer, il faut aussi se remettre en question, s’interroger, interroger ses pratiques à travers des éléments théoriques qu’il me faudra acquérir pour justifier mes actes (dire que la musique est un langage où qu’elle apaise les maux par exemple ne suffit pas). Je n’aurais jamais terminé d’apprendre, de me développer. On arrive au sommet d’une montagne, on aperçois un autre sommet, on a envie d’y aller et on y va. Je fais référence à la néoténie, terme appris avec Dominique BERTRAND. Ce travail sera nécessaire en tant que thérapeute. Un travail sur soi avec un psychologue, une supervision de ce qui s’est passé dans une séance de musicothérapie active ou réceptive, discuter, partager, être ouvert, être curieux… L’enjeu est d’être juste avec ce que l’on est. Si l’on est juste avec soi, ce que l’on fera sera juste (Sylvie BRAUN). J’ai bien retenu ces quelque mots. Je veux juste être moi, authentique.
Au départ, je venais pour avoir, mais j’ai compris que c’est l’être, « être » avant toute chose. La théorie ne devant pas dicter nos pratiques. En sachant être, on ne peut que mieux recevoir.
Par mon ouverture, j’ai pu me laisser surprendre à travers les expériences musicales et surprendre aussi les membres du groupe. J’ai compris qu’on pouvait dire beaucoup de chose sans les mots, renforçant encore plus ma foi dans le pouvoir du son, de la musique. La première expérience marquante a été celle où l’on devait faire un montage sonore pour Sylvie BRAUN, où l’on racontait son histoire…en musique ! J’ai été « bluffé » par tout ce que j’ai pu dire sur moi, et même à mon insu. Chacun a ouvert son « livre musical ». Tout ce qui a été dit était sincère ; il y avait des choses de son histoire qui remontait à la surface. Cette expérience a été douloureuse, et on s’est autorisé pour beaucoup à laisser parler nos émotions devant le groupe, preuve aussi de confiance les uns envers les autres. Dans cette expérience j’ai pu m’apercevoir que la musique pouvait nous bousculer, voir nous déranger. Et c’est là qu’un travail peut se faire. D’ailleurs le groupe a été invité à mettre des mots sur ce qui a été entendu. Des mots ont été mis sur des maux, sur des vérités qu’on pensait ne pas avoir dit à travers nos montages. Pouvoir entendre ce qui n’est pas dit et lui donner corps. Je réalise que c’était déjà un premier gros travail sur nous-même et aussi un premier travail de futur thérapeute.
C’était la deuxième semaine. A ce moment, j’ai su que le groupe 74 irait loin. On était tous bienveillants, tous sincères. Je pouvais compter sur chaque membre du groupe et on pouvait avancer ensemble.
D’ailleurs le CIM, ce n’est pas que de 9heures 30 à 17 heures mais bien au delà. Après les cours, nous nous retrouvons ensemble, le besoin de parler encore. Le groupe 74 est un peu comme une famille. On y fête les anniversaires, on a fêté notre Noël, des fêtes tous ensembles.
Seulement sept semaines, mais énormément de partage ; tout le monde semble très bien se connaître. Des confidences ont pu se dire. Chaque membre a contribué à mon évolution. Seul, je ne serais peut être pas là où j’en suis aujourd’hui. Avec ma volonté d’évoluer, j’ai été porté par chacun des membres. Et je ne les remercierais jamais assez et j’espère avoir donné suffisamment de mon côté .
Par ailleurs, les semaines entre les cours permettent aussi de réfléchir sur soi, de digérer ce qui a été vécu, de penser aux pistes de réflexions données par Dominique Bertrand. Les semaines demandent beaucoup d’énergie . D’un côté, je donne tout ce que je peux et de l’autre j’ai l’impression de me nourrir de sons, de me nourrir de ce que chacun donne. J’apprécie aussi les silences qui en disent beaucoup, mais aussi les silences pour se ressourcer, pour se retrouver avec soi. Une bonne énergie s’est dégagée du groupe et j’ai eu envie d’en profiter au maximum. Vivre chacun instant présent. Être ici et maintenant.
Il y a nous (le groupe 74) et les intervenants. Ces dernier amènent des éléments, nous parlent de leur expériences de thérapeute, de leur point de vue, nous donnent des apports théoriques, des pistes de réflexions, des expériences de musicothérapie active ou réceptive.
Lorsque tout le monde est captivé par l’intervenant, il se passe des choses inattendues parfois, effet « magique » quand nous jouons ensemble et nous arrêtons ensemble, un fou rire général…sans aucune consigne verbale, sans que ce soit prévu par l’intervenant. Ces moments sont unique, vivre maintenant…
Je vois un peu les intervenants comme une flamme avec ses branches et le groupe ayant un fort besoin de savoir qui attise le feu. Attiser le feu en sachant être. Être là, être présent, être en donnant, être en étant à l’écoute, être en sachant recevoir, être en partageant. Il y a parfois même comme de l’ivresse. On n’a parfois pas envie que ça s’arrête; quand l’énergie retombe, un ou plusieurs membre relance le feu.
Chaque intervenant a un profil unique et j’ai apprécié le fait qu’on nous dise qu’on ne devait pas être forcément d’accord avec tout ce qui était dit, qu’on pouvait garder un esprit critique.
Certains m’ont beaucoup inspiré comme Vincent BODU, Claire MALAMA, Emmanuelle PARRENIN, Anne MONTANGE, Bertrand LAUER, Anne BAUER, ou Dominique Bertrand (qu’on voit comme le père du groupe 74). Sylvie nous avait prévenu, il n’y a pas un mais des thérapeutes.
Aujourd’hui, je peux dire que tous les intervenants ont apporté quelque chose au groupe.
J’ai pris, j’utilise ce qui m’a été donné pour me créer mes premiers outils pour devenir un thérapeute unique. Chacun des intervenants a mis une pierre à l’édifice. Ma vision de la musicothérapie est bien plus large qu’au début de la formation. Des regards différents et maintenant mon nouveau regard sur la musicothérapie. Je dispose de beaucoup de pistes. J’ai l’impression d’avoir construit un puzzle. Mais ce dernier ne sera jamais terminé. Et c’est ce qui contribuera toujours à mon évolution.
Dans ce compte rendu, je me dois de parler de tous les intervenants qui ont largement contribué à la dynamique de la formation et de mon ressenti pour chacune de ces personnes. Merci.
Les intervenants :
Sylvie BRAUN :
Elle a lancé officiellement le groupe 74. Première expérience où chacun se présentait, où l’on se passait un bâton de pluie. Pour moi qui était assez réservé, ce n’était pas évident. Que dire sur moi ? Puis l’expérience des prénoms, où l’on pouvait entendre son prénom répété par tout le groupe à tour de rôle. Grâce à Sylvie Braun, chacun à pu être reconnu dans le groupe ; on se faisait à tous un premier cadeau. Un cadeau de bienvenue ?
Dès le premier jours, nous avons été mis dans le bain du CIM avec un premier test de musicothérapie réceptive, où l’on posait des mots sur ce qui avait été entendu. Des mots qui parfois m’interrogent, mon ressenti étant parfois tellement différent de ce que ressent mon voisin ou ma voisine. La musique n’a pas le même impact sur chacun de nous. Le travail pour devenir a de suite commencé dès lors que les gongs ont sonné pour annoncer la naissance du groupe 74. J’ai senti le groupe testé par Sylvie qui nous questionne, qui nous encourage a verbaliser nos ressentis, nos émotions. Parfois elle me regarde et je sais qu’elle veut que j’aille au bout des choses, creuser au fond de moi. J’ai senti cette énergie à chaque occasion ; cela m’a aidé à progresser.
Dominique BERTRAND :
C’est le « papa » du groupe 74. Je le vois comme un sage. Il m’a beaucoup fait réfléchir sur ma vie à travers les mythes comme Narcisse, Eros…Les discussions qu’on a eu sur l’argent, la nourriture, le rapport homme/femme, la mort. Je l’écoute… J’accepte de ne pas tout maîtriser. Parfois ses dires me dépassent un peu, mais il a su éveiller en moi l’envie de me cultiver encore plus, d’écrire plus souvent, d’être dans le moment présent le plus possible. Parmi les expériences avec Dominique, l’écriture spontanée après l’écoute d’une musique m’a fait prendre conscience qu’on pouvait se surprendre, que l’inconscient pouvait s’exprimer. Les expériences de créativité en percussion corporelle mêlées parfois de danse, être assis à la place de Dominique et écouter pendant quelques minutes ce que les autres ont a dire sur nous… Tous les ingrédients sont là pour renforcer la cohésion et la dynamique du groupe 74 mais aussi pour réfléchir à ce que l’on est.
Pilar GARCIA :
Elle a su faire sortir ma voix parmi celle des autres membres du groupe. J’ai apprécié le fait qu’elle défende la musicothérapie en n’hésitant pas à faire des projets ambitieux, comme celui d’enregistrer un disque avec des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer, vidéo à l’appui, de créer sa méthode et de la déposer. Elle est très investie, elle parle beaucoup d’elle, Pilar GARCIA c’est un peu une petite entreprise. Pour les personnes voulant vivre de la musicothérapie, cet aspect n’est pas à négliger. Valoriser, faire savoir que la musicothérapie est là !
Vincent BODU :
Personne humaniste, je me reconnais dans ses dires, « avant d’être des patients, ce sont des personnes », il nous a confié qu’il garde son instrument pour lui..Comme moi !
Avec Vincent, nous sommes dans la musicothérapie réceptive ; j’ai compris ce qu’était l’enveloppe sonore, être baigné dans le son. Beaucoup de musique forte en volume sonore et en émotion. La musique me touche émotionnellement et aussi à travers mon enveloppe corporelle, je ressens. Il y a beaucoup de partage à chaque intervention. Une semaine chacun amène sa musique préférée, l’autre semaine la musique détestée. De quoi encore réfléchir sur l’impact de la musique sur chacun de nous. « La musique a des effets immédiats mais aussi latents. » V.BODU.
Emmanuelle PARRENIN :
C’est la rencontre avec une femme qui a pu se guérir grâce à la musique. D’après les médecins, elle était condamnée à la surdité. Elle, de son côté, s’est battue. Elle a fait sa thérapie. Dans la montagne, dans un chalet sans eau, sans électricité.
Pour elle, le son est thérapeutique. Nous faisons de multiples expériences dans le groupe comme écouter son souffle, le souffle de l’autre, prendre conscience que notre rythme cardiaque s’entend dans notre voix, les vibrations dans notre corps. Par moment, l’expérience se rapproche de quelque chose de mystique, comme lorsqu’en ouvrant le son, on pense : intention + geste + son = guérison. On apprend où se trouve le hara, centre vital de l’homme. La musique peut effacer, reconstruire ou détruire. Le message est fort. Deux jours plus tard, je constate que j’écoute ma voix différemment. Je me dis qu’elle n’est pas mal, alors qu’avant je ne l’aimais pas tellement! Est-ce l’effet thérapeutique de son intervention ? J’ai envie d’en savoir plus sur le hara et ses techniques que l’on peut utiliser avec la musique. Mon champ de vision sur la musicothérapie a pu s’ouvrir d’avantage.
Claire MALAMA
On se sent proche de Claire, peut être est-ce dû à son âge ? Je ne sais pas ; mais nous avons beaucoup appris sur les composantes de la douleur, le montage en U pour la relaxation, le milieu des soins palliatifs. Un temps fort de l’intervention à été pour moi le fait d’exprimer la douleur avec un instrument. Avec un membre du groupe, je choisi comme instrument : une grenouille, Sylvain choisit le piano. C’est la rencontre d’une grenouille avec un piano et quelle rencontre ! Cette grenouille a pu à la fin se poser sur ce piano pour pleurer…encore. Merci Claire, pour avoir pu faire cette expérience. En faisant cette expérience, j’ai réalisé a quel point on pouvait se faire comprendre par le son.
JACQUELINE LEON
Elle nous parle du polyhandicap, de son expérience en Suisse. Un première partie théorique sur le polyhandicap, puis une partie où nous expérimentons les effets des sons sur nous. Ce qui me viendrait à l’esprit est le terme de « massage sonore ». C’est bon d’être touché par certains sons. Un son que j’ai beaucoup aimé est celui du bâton de pluie. Moment d’évasion et de bien-être.
En deuxième partie, musicothérapie réceptive où Jacqueline passe un montage en U, et joue à la fois sur des instruments en se mettant près de nous. Sensation de bien être, relaxante tout en étant non-passive. « Penser, c’est faire », je comprends tout l’intérêt dans le polyhandicap et pour d’autre pathologie. Cette intervention a été inspirante pour moi.
Anne MONTAGNE
Passionnée par les contes, encore une intervention qui m’inspire. Mettre du son dans les histoires qu’on raconte, en voilà une bonne idée! Je me rends compte que je me laisse facilement emporter. Le conte fait énormément travailler l’imaginaire. Il me semble aussi qu’on ne m’avait jamais raconté d’histoires lorsque j’étais petit et je prends du plaisir à redevenir l’enfant qui écoute. Le temps d’une journée, j’ai pu rêver et me laisser aller à l’imaginaire. Avec deux autres membres, nous avons raconté une histoire verbalement et en illustrant avec des sons. Excellente expérience, la musique raconte aussi des histoires.
Dominique LAUDET
Avec Dominique, nous avons pu apprendre à utiliser le test de réceptivité musicale à travers des cas cliniques réels vécus (cas auprès d’enfants en difficultés). Dominique nous a fait part de sa grande expérience dans le domaine et aussi il a fait preuve de pédagogie. Des interventions bien ficelées, une personne calme, rigoureuse et très humaine avec le groupe. J’ai le sentiment d’avoir été très bien formé pour utiliser le test de réceptivité.
Omer YEHOUESSI
J’ai bien aimé la façon d’être d’Omer, personne au franc-parler, artiste, ouvert d’esprit, un peu brouillon parfois. A l’opposé de la personne carrée, rigide dans ses façon de faire. Nous avons longuement parlé de rationnel et d’irrationnel à travers le Voo-doo mais aussi des valeurs humanistes du thérapeute. C’est certain, dans notre parcours futur, nous serons devant des personnes ayant des croyances bien autres des notres, nous devrons faire preuve d’ouverture. Parler des valeurs humanistes me rappelle que je suis au bon endroit encore une fois.
Bertrand LAUER
C’est la personne de référence pour légitimer nos actes futurs et être crédible devant une équipe médicale. Il y a le quantitatif et le qualitatif. Ce dernier peut se mesurer à travers des connaissances scientifiques. Cette intervention m’a encouragé à approfondir encore mes connaissances en neurobiologie, en psychologie. Bertrand LAUER est une « tête » et il s’est mis à notre niveau faire passer énormément d’informations. J’ai adoré, je crois que c’était sa première intervention au CIM, j’espère que d’autres stagiaires pourront profiter de son savoir.
Isabelle PASQUIER
Au premier abord, Isabelle est une personne très rigoureuse, qui m’est apparue assez froide au début. J’ai aimé le travail de mise en place d’un projet, ainsi que les mises en situation devant le groupe. J’ai tout donné, accepté et pris en compte les critiques. Dans la mise en situation, j’ai été même malmené par le groupe mais j’ai toujours senti de la bienveillance pour me montrer ce que je pouvais travailler. La dernière journée, Isabelle a été très généreuse en partageant ce qu’elle faisait en musicothérapie active. J’ai pu apercevoir un côté sensible d’Isabelle devant le groupe.
Jean-Marie BOLANGASSA
Cette journée, restera gravée à jamais dans ma mémoire; on était fatigués de la veille, mais c’était le dernier jour de Jean-Marie. Dans le groupe, on avait envie qu’il s’en souvienne. Alors on a dansé, inventé des chorégraphies comme le voulait Jean-Marie, jouer des percussions, chanté…
Jean-Marie était fatigué, malade. J’espère qu’on a pu lui donner un peu d’énergie et qu’on lui a laissé une trace indélébile de son dernier jour. Je me suis surpris à me lâcher complètement sur la danse devant tout le groupe. La musique appelle les mouvements. Un art en appelle un autre.
Stéphanie LEFEVRE
Personne douce qui travaille avec les enfants prématurés. J’ai pu me laisser aller à au bercement de petite fleur fanée en redevenant bébé et en me laissant aller aux sensations très agréables, comme celle d’être dans un nid, de ressentir les vibrations de la voix. Une voix douce accompagnée du zenzilé qui apaise. J’en apprends plus sur le monde des enfants prématurés. J’ai pu me réconcilier avec le monde des bébés, je sais que je trouverai des réponses sur l’être humain. J’ai beaucoup aimé sa posture professionnelle, modeste, riche de savoir, humaine, passionnée, investie, calme, généreuse.
Colette DUCROS
Personne brut de décoffrage, sans langue de bois, ce qui ne plaît pas à tout le monde. Moi j’ai aimé le fait qu’elle mette la créativité du groupe à l’épreuve. Après nous avoir donné quelques outils de musicothérapie active, nous avons dû faire un travail de création. Par groupe de trois, on a dû inventé un séquence de musicothérapie active. Expérience réussie.
Anne BAUER :
Elle est venue l’avant dernière journée, climat de plus en plus particulier. Des consignes claires dès le départ : on n’ouvre pas les fenêtres, personne ne sort..Une appréhension, puis on a dansé sur des musiques du monde. Un des derniers voyages du groupe 74. Il faisait chaud, nous étions sur une île très loin du CIM, un goût de vacances. Mouvements, sons, chaleurs, odeurs de chacun. Mes sens on été en éveil.
Puis, Anne nous a parlé de l’autisme, de son expérience, de comment elle faisait. Expérience inspirante pour moi qui suit engagé bénévolement dans la prise en charge d’un enfant autiste de 5 ans.
Ce qui a changé en moi grâce à la formation :
Chaque intervenant, chaque membre du groupe m’a apporté quelque chose.
J’ai une vision bien plus large de la profession de musicothérapeute ; j’ai pu voir que chaque thérapeute est une personnes singulière et a ses façons de faire.
Le musicothérapeute est amené à faire appel à sa créativité, à pouvoir improviser, à saisir ce qui vient à lui en étant sensible à ses cinq sens, à faire appel à ses connaissances, à sa sensibilité pour entendre ce qui n’est pas dit…
Je suis en devenir, je le sens, et ma motivation est encore plus forte. Je continue ma route.
Un groupe commence à deux, disait Bertrand LAUER. Aller à la rencontre d’autres personnes pour s’élever, pour voir le monde différemment, pour se voir autrement, pour s’interroger. Le CIM a attisé ma curiosité pour le monde. Chaque rencontre marquante a influencé le cours de ma vie.
Depuis le mois d’octobre, je suis allé à la rencontre d’un jeune garçon autiste de 5 ans. La première chose que j’ai dit à son père, c’est qu’ensemble (son fils et moi) nous allons beaucoup apprendre l’un de l’autre. Ces mots l’ont touché. Ce que j’ai dis alors sans y réfléchir, prend tout son sens aujourd’hui.
Musicalement, j’ai exploré un large horizon musical, je suis allé où l’on me disait d’aller pour aller toucher l’affect de la personne (musicothérapie réceptive). En découvrant d’autres styles musicaux, en allant là où on me disait d’aller, j’ai pu m’enrichir. A travers les expériences faites, j’ai compris que le thérapeute accompagne et que c’est la personne qui fait le chemin.
Par rapport aux instruments de musique, je compte utiliser les percussions en musicothérapie active ; je me suis lancé dans l’apprentissage du didgeridoo, ce n’est sûrement pas un hasard. Mon expérience au CIM est un peu un retour aux sources également.
Je sais aujourd’hui que la musique nous touche dans notre corps, mais aussi dans la psyché. Cela va bien au delà d’éléments théoriques lus dans des livres ; quelque chose de vécu, de ressenti grâce aux expériences faites au CIM. Être est plus important qu’avoir.
Durant la dernière semaine, le groupe m’a montré le travail que je devais faire concernant le respect du cadre. C’était le seul point à travailler et je suis content de mon parcours. J’ai apprécié le fait que l’on dise que j’avais une voix calme. J’ai l’impression d’être plus en accord avec moi-même et plus mature qu’au début de la formation.
La route continue..